Kushan

Généralités

Population

13 100 : c'est le nombre d'habitants que comptait Kushan en l'an 17 de Hal. D'après certains amis, elle avoisinerait aujourd'hui les 15 000 âmes, ce qui ferait d'elle une des plus grandes villes du monde tulamide après Fasar et à égalité avec Zorgan. Environ 4 000 paysans occupent aussi les terres du delta. Notons aussi la proximité de la petite colonie borelandaise de Mhanerhaven (toujours dans le delta)

Politique

Bien que l'indépendance de la ville et de la grande-principauté remonte à longtemps déjà, les Araniens considèrent toujours Kushan (ainsi que son territoire qui comprend l'ensemble du delta du Manadi et quelques petits villages agricoles) comme une partie de leur nation. Et comme d'autre part, l'Aranie est revendiquée par le Nouvel Empire, à Gareth aussi on fait connaître quelques prétentions sur la vieille ville du delta du Manadi.

Pour les Kushanais, pas de problème : leur ville est un Etat libre. Mais pour protéger une indépendance si fragile, le nouveau grand prince Sélo Kulibin (et oui, celui la même qui voulu voir sa fiancée avant l'heure…) a dû conclure un traité d'alliance avec le Califat, concédant à celui-ci un rôle considérable sur le destin de la ville.

Le gouvernement officiel appartient encore au grand-prince et à ses vizirs, mais peu de décisions sont prises sans l'assentiment des envoyés de Beroued. Les ambassadeurs de Gareth, de Zorgan, de Festum et même d'Al'Anfa savent aussi défendre leurs intérêts...

La ruse, l'argent, voire la force, sont les armes de toutes les puissances riveraines de la Mer des Perles pour gagner en influence
dans cette ville d'une importance stratégique considérable.

 

Où il est question d'argent

Une certaine réussite économique peut également expliquer l’origine de la fierté légendaire des Kushanais. A l’heure où ces lignes sont écrites, une lutte furieuse fait rage entre Al'Anfa et le Califat, mais cette guerre n'a jusqu'ici montré que des avantages aux Kushanais : leur ville n'a pas encore été occupée par l'ennemi et les cahiers de commandes des armateurs et des armuriers sont bien remplis. Les hôteliers font des affaires en accueillant les matelots stationnés ici, les paysans peuvent tirer de la vente de leurs produits de bons berouavedis, ducats ou batzens (monnaies du Califat, de l'Empire, de Borelande).

Ce n'est pas un secret : il y a aussi à Kushan des quartiers où règne la pauvreté la plus extrême. A seulement quelques pas des riches avenues, on peut trouver des cabanes faites de lambeaux de canevas, de lattes de bois et de peaux de chèvre. L'odeur des ordures, de la misère et de la maladie plane sur ces habitations misérables.

Mais la majorité des habitants n'ont aucune pitié pour ces gens-là. Selon l'opinion courante, celui qui en des temps si propices n'a pas compris comment faire fortune mérite bien d'être puni par les dieux. Un exemple parmi d'autres de ce qu'on appelle l'assurance dédaigneuse "du Kushanais typique". Vous étiez prévenus.

Garnison

600 gardes de Kushan + 200 matelots de la flotte de Kushan.

 

Un peu d'Histoire

Contrairement à la plupart des villes aventuriennes, on ne peut donner d'âge précis à Kushan : il y a tellement longtemps que les premiers bipèdes intelligents du peuple des Hommes-Lézards remontèrent le fleuve pour créer la ville florissante de Yash'hualay.

Il est toutefois sûr que Kushan fut promue il y a bien trois millénaires capitale du grand empire humain des Tulamides : ici se trouvait le trône du sultan du Diamant qui dirigeait en ces temps le destin de tous les hommes entre l'Ador, le Yaquir et l'Hanfla, ici on apportait le tribut des villes soumises d'Elem et Nebachot (aujourd'hui : Perrican), Mirham et Beylunkh (aujourd'hui : Baluk)

Depuis la conquête de la ville par les derniers empereurs de Bosparan, Kushan a en fait presque toujours appartenu à un empire
étranger : d'abord à l'Empire du Milieu, puis à l'Aranie. Le fait que le seigneur d'un pays lointain ait pu mettre la main sur la riche ville portuaire a toujours été une constante. Rien d'étonnant à ce que les Kushanais, par nature si fiers, soient aussi attachés à leur indépendance obtenue en l'an 2. Beaucoup de citoyens critiquent même le fait que le grand-prince Sélo ait négocié un pacte d'aide mutuelle avec le calife. Lorsque les citoyens parlent de la "ville libre de Kushan", on peut lire dans leurs yeux qu'ils sont prêts à défendre à tout moment cette liberté, les armes à la main.

 

Comment s'y rendre ?

Les pays tulamides ne sont pas réputés pour leur réseau routier…

Si vous ne craignez pas les pirates qui sévissent à sur ce fleuve à l'intérieur des terres, vous pouvez toujours essayer de descendre le Manadi. Le fleuve est navigable sur presque tout son cours.

La "route des sultans" (Beroued-Rashtoul-Kushan) qui longe le fleuve n'est pas très bonne.

Distances à partir de quelques villes d'Aventurie (en jours de marche) :

Al'Anfa (53,5) Andergast (47,5) Baluk (38) Brabak (69,5) Fasar (16,5) Festum (54,5) Gareth (26,5) Havena (47) Safa (49,5)
Lowan (46) Paavi (82) Perrican (17) Conflans (27) Thorwal (61) Accra (27) Saltes (46) Bofors (31,5) Zorgan (8)

Le mieux (et le plus sûr ?), c'est encore d'y aller par la mer. Liaisons régulières depuis n'importe quelle ville un tant soit peu marchande…

Bon, bien sûr, cette solution est surtout adaptée pour ceux qui en ont les moyens.

Distances à partir de quelques villes d'Aventurie (en jour de mer) :

Festum (9) Baluk (5,5) Perrican (6) Zorgan (5,5) Tuzak (1,5) Al'Anfa (8,5) Brabak (16) Safa (17,5) Havena (22) Thorwal (25,5)

 

La ville ...

Les nombreux ponts qui relient les différentes parties de cette ville portuaire très étendue feront certainement partie des souvenirs que vous garderez de Kushan. La ville a été construite dans le delta du Manadi et elle est séparée par les larges bras du fleuve. La surface de l'eau reflète les parois blanches et les coupoles dorées des bâtiments les plus prestigieux. Pas moins de neuf bras (dont le Manadi Vert et le Manadi Profond qui coulent directement dans la ville) permettent aux eaux du Manadi de se déverser de manière placide, presque indolente, vers l'embouchure.

Des avenues pavées de pierre claires et bordées de palmiers s'étirent le long du fleuve. Au grouillement bariolé des bateaux voguant sur les bras de fleuve répond le désordre agité des calèches, des charrettes et des chaises à porteurs sur les rues qui longent les rives. Entre les cours d'eau, la surface bâtie stable s'étend de manière surprenante, et ainsi chaque étranger est étonné de compter combien de bâtiments magnifiques le sol spongieux peut porter.

C'est justement la coexistence des bâtiments des époques les plus diverses, du passé le plus ancien jusqu'au contemporain le plus moderne, qui rend l'image de la ville si harmonieuse. Sur les grandes avenues, on trouve encore beaucoup de ces hautes et luxueuses constructions en marbre que la belle impératrice, Héla-Horas, a fait jadis construire ici. Par la suite, les élégantes maisons bourgeoises des migrants de l'Empire se sont dressées, tout comme les demeures modestes et les échoppes ouvertes des marchands de la rue qui ont pu s'installer sur les rues les plus magnifiques. Derrière une rangée de maisons, on peut découvrir parfois, se dressant ça et là, des bâtiments en torchis aux nombreux étages, singulièrement repoussants, presque sans fenêtres, autant de témoignages d'une architecture des jours passés, aujourd'hui tombée dans l'oubli.

Le visiteur gardera toute sa vie une image des rues de l'ancienne capitale des Tulamides comme il n'en existe certainement pas de plus vivante, ni de plus colorée. On peut rencontrer à Kushan des fiers guerriers du désert perchés sur leurs chevaux, de petites caravanes tractées par des chameaux au regard orgueilleux, des paires de boeufs ornés du typique joug manadien rouge vif, des charrettes de marchands attelées à d'énormes chiens jaunes, des dames et des seigneurs tulamides hautains se laissant tirer par des esclaves dans des chaises à roues couvertes, des grands guerriers des pays du nord à l'armure luisante marchant tranquillement à travers la cohue, des marins de tous les coins du monde et des paysans de la péninsule du Yalaiad avec des chapeaux de paille aux larges rebords transportant leurs marchandises sur leur dos dans de grands sacs blancs...

"Kushan est une belle dame : si tu la visites la journée, elle te coupera le souffle. Si tu fais sa connaissance la nuit, tu seras pour toujours son prisonnier !" Celui qui a passé une nuit d'été dans la ville "qui ne dort jamais", peut vraiment perdre pour toujours son coeur à Kushan : une brise fine et odorante de la Mer des Perles souffle à travers les rues et caresse tendrement la peau.
Le long des grandes avenues, les torches sont allumées. Elles vacillent au passage des luxueuses calèches équipées de lanternes
rouges. Les lampes à huile accrochées aux échoppes clignotent. L'atelier de fumage jette une faible lueur pourprée. Des nuées vertes de lucioles venus du delta tout proche dansent autour des maisons. Noire comme le vernis, l'eau du port reflète en jetant une lumière jaune les hublots de cabine des innombrables navires.

Alors, Kushan commence à scintiller comme un adamant (nom tulamide du diamant)

Les rues ne sont pas moins animées que pendant la journée, mais les hommes semblent avoir abandonné la frénésie du jour. Des
femmes tulamides au regard de braise marchent calmement sous la lumière des torches, un rire sourd et séduisant retentit. De quelques maisons s'échappent le son du tambour et des chants, les bracelets tintent aux pieds d'une danseuse. Là-bas, sur les toits, des oiseaux de nuit se caressent amoureusement dans un cri mélancolique. D’un geste plein de promesses, des saltimbanques et des liseurs de rêves invitent le voyageur sous leur tente. C'est une nuit douce comme la soie de Brabak, c'est un rêve dont personne ne voudrais jamais se réveiller…

...et ses habitants

Sorte de "melting pot du Manadi", Kushan abrite un creuset de populations d'origines très diverses, ce qui reflète l'histoire mouvementée de la ville. Les Tulamides sont les plus anciens et les plus nombreux. Parmi eux, on trouve aussi bien des
dynasties très illustres que des simples paysans habitant le delta autour de la ville. Le deuxième plus grand groupe est celui des colons originaires de l'Empire du Milieu. Ils se sont généralement installés dès les premiers siècles de l'Empire de
Gareth et se sont bien acclimatés ici. Pour le quotidien comme l'architecture ou la mode vestimentaire, ils suivent très souvent le modèle tulamide. Leur garethi s'est également enrichi de nombreuses notions et tournures du tulamidya et ils le parlent avec des accents si durs et si rapides qu'il est presque incompréhensible pour un habitant de Bofors ou de Trallo.

Deux groupes de populations présentant une certaine parenté avec les Kushanais sont arrivés depuis peu : d'abord, les exilés de Maraskan qui se sont réfugiés ici pour échapper à la domination impériale (et qui ont ainsi apporté à la ville non seulement de nouveaux citoyens, mais aussi de nouvelles connaissances dans l'art de forge), enfin, les Novadis (la guerre contre Al'Anfa a conduit nombre de fils du désert à s'implanter dans la ville des neuf fleuves—soit en tant que réfugiés fuyant les hordes d'Al'Anfa, soit en tant que troupes auxiliaires ou comme marchands et diplomates envoyés par le calife).

Un troisième groupe encore plus important doit être mentionné ici : à côté de tous ces hommes libres, Kushan compte toujours un grand nombre d'esclaves, principalement des Hommes des Bois.

Pour les étrangers qui visitent Kushan, le nom de la ville n'a rien perdu de sa mystérieuse musique : elle est toujours la porte d'entrée dans le monde étrange des Tulamides avec ses bazars colorés, ses trésors légendaires et ses beautés voilées.

 

Kushan, bâtiment par bâtiment